Je vis en Chine depuis l’année
2004. Je suis très contente de la vie que je mène. Ici, chacun pour soi, tout
le monde travaille et là où je vais on me respecte et on m’accueille
chaleureusement. Au début, j’avais du
mal à m’adapter étant donné que je me suis éloignée de mon pays, de ma famille
et de mes amis. Mais, je pensais que le sacrifice était indispensable si on
désire vraiment atteindre ses objectifs. Moi, mon objectif était d’enseigner
dans une université chinoise.
Passionnée par la langue chinoise
depuis mon jeune âge et pratiquement depuis que j’ai pris l’habitude de regarder
les films de Jackie Chan, qui à l’époque était
mon héros préféré. Lorsque je me baladais dans ma ville natale qui est Sidi Bou
Saïd, à chaque fois que je croisais un touriste Chinois j’essayais de lui parler,
de lui faire comprendre que j’étais là pour l’aider s’il désirait découvrir d’autres
endroits de la Tunisie, ou s’il voulait être renseigné davantage sur la culture
Tunisienne.
Avec le peu d’anglais que j’avais
et surtout grâce à ma motivation, je réussissais à avoir de nombreux amis. J’ai
présenté quelques-uns à ma famille. Ma
mère était très ravie de leur faire goûter le couscous tunisien. La plupart d’entre
eux me faisait la remarque que j’avais les traits d’une fille chinoise. Et c’est
tellement vrai ! En effet, j’ai les cheveux noirs, les yeux bridés
exactement comme les Chinois. Je suis aussi petite de taille et je n’ai aucun kilo en surplus. Mon baccalauréat
en poche, j’étudiais la langue Chinoise à l’université Bourguiba School de Tunisie. Bien évidemment j’étais major de ma
promotion et je pouvais avoir une bourse d’étude… J’ai voyagé ensuite, en quête
de mon bonheur, vers la terre de mes rêves…
Je suivais mon rêve jusqu’au bout
Deux ans après mon séjour en
Chine, je me présente pour un concours international le « Chines bridge ».
De nombreux amateurs de la langue chinoise sont venus du monde entier pour
présenter leurs pays. Il y avait exactement 75 candidats venus de 40 pays, tous
comme moi amoureux de la langue chinoise. La concurrence était rude. Mais, je
travaillais d’arrache-pied sur mon petit projet. L’épreuve à passer était d’écrire
un scénario et de jouer un rôle devant des milliers de spectateurs. J’ai opté alors
pour une scène de l’opéra « La
Romance de Liang Shanbo et Zhu Yingtai » traduit par « les
amants papillon ».
Il s’agit d’une grande histoire entre deux
amants désespérés, préférant mourir que d’être éloigné l’un de l’autre à l’instar
de Roméo et Juliette. Cette légende présente un monument de la
mythologie chinoise.
Ça
me faisait rire. Je me disais au fond de moi « Mon amie, que je suis en
train de regarder réussissait depuis des années à faire une carrière brillante
en Chine. Ce que je songeais à atteindre en ce moment-là, était pour elle un
acquis. Maintenant, elle s’intéresse à lutter contre le vieillissement
qu’à la langue chinoise. » Ça me faisait rire. Je pensais, en fait, que ça
serait certainement mon sort à moi aussi après des années de labeurs. Ce petit
moment de réflexion spontanée réussissait à atténuer mes appréhensions et à calmer mes peurs. Je me suis alors présentée. J’ai présenté mon pays. J’ai
fermé les yeux et j’ai commencé à chanter de toutes mes forces. Après 20 minutes magiques, l’amphi écroulait
sous les applaudissements et j’ai remporté le premier prix !...
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